Chloé Hoarau
Une réorientation réussie : immersion dans la philosophie pour Chloé
J’ai trouvé dans mes études de philosophie beaucoup plus que ce que j’en attendais.
ICT : Bonjour Chloé, pouvez-vous nous parler brièvement de votre parcours académique ?
Chloé : Après une scolarité à peu près classique et un bac littéraire obtenu en 2020, j’ai suivi une L1 et une L2 de psycho. Durant ces années je me suis aussi impliquée dans le militantisme où je m’occupais essentiellement de la communication. Mon projet initial était de devenir sexologue et de travailler sur les tabous et le rapport au secret.
Je ne suis pas allée au bout de cette licence de psychologie, non pas que ce cursus m’ait semblé particulièrement difficile, mais plutôt parce qu’il ne me correspondait pas. Ma démarche n’était pas la recherche d’une connaissance scientifique qui demandait un important travail de mémorisation, mais plutôt le désir d’une réflexion, le souci d’un questionnement.
Je me suis alors souvenu que mes cours de philosophie au lycée m’avaient particulièrement intéressée, et que j’avais pris goût justement aux raisonnements qui permettaient d’exprimer des choses qui me paraissaient alors plus essentielles que ce qui était scientifiquement accessible ou démontrable.
ICT : Qu’est-ce qui vous a le plus marquée durant ces deux années d’études ? Quel enrichissement vous a apporté la philosophie ?
Chloé : En réalité, j’ai trouvé dans mes études de philosophie beaucoup plus que ce que j’en attendais. J’y ai rencontré une liberté de parole, de réflexion et une réelle opportunité de développer son esprit critique en s’autorisant à se poser toutes les questions possibles. Je pense qu’humainement l’enrichissement le plus fort que cette licence m’a apporté c’est une résistance à l’influençabilité par le fait de s’autoriser à poser des questions sans prendre les réponses pour des vérités absolues ou complètes.
Au cours de ces études, on est confronté à une telle pluralité de raisonnements et de thèses très convaincants et en même temps qui sont sous certains aspects contradictoires, qu’on reçoit sans cesse une piqûre de rappel à ne pas tirer de conclusion hâtive.
Plus concrètement, j’ai été marquée par un TD de bioéthique et j’ai été fascinée par le cours sur la métaphysique de St Thomas d’Aquin. On pourrait croire que cela n’a rien à voir, mais j’ai pu m’inspirer de saint Thomas pour parler de bioéthique lors d’un travail sur la question de la fin de vie.
ICT : Quels sont vos projets de poursuite d’études et d’orientation professionnelle une fois la Licence en philosophie obtenue ?
Chloé : Si je suis venue à l’Institut Catholique, c’est tout d’abord parce que cette licence offrait la possibilité d’entrer ensuite dans un master à Sciences Po. Mais finalement, au cours de mes deux années dans le cursus de philosophie, j’ai mûri mon projet et choisi de poursuivre dans un master de philosophie, voulant conserver ce cadre intellectuel très ouvert des études en philosophie. Aujourd’hui, je souhaiterais intégrer le Master « Parcours – philosophie contemporaine et métiers de la philosophie » de Nice.
ICT : Qu’avez-vous le plus aimé dans ces deux années passées à l’ICT et comment l’Institut vous a aidée dans la réussite de votre parcours d’étudiante ?
Chloé : Je dirais que l’engagement dans un petit effectif, avec des professeurs qui sont très engagés dans notre parcours et qui nous connaissent, favorise vraiment notre assiduité, parce que nous nous sentons responsables du bien être global de la promo. Il y a une forme de dialogue entre le professeur et les élèves, ce qui fait que nous avons envie de lui faire comprendre à travers notre attention que nous l’écoutons. Si je voulais réussir, c’était aussi pour manifester aux professeurs que leur travail n’était pas vain.
ICT : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants actuels qui envisagent de s’orienter ou de se réorienter vers la philosophie ?
Chloé : Je leur dirais que s’ils l’envisagent, alors qu’ils le fassent, parce qu’ils acquerront à la fois une connaissance des grands courants de la philosophie occidentale, et une vue d’ensemble des problématiques inhérentes à notre existence et notre société contemporaine ; ils développeront aussi des savoir-faire et des compétences différenciants par rapport à d’autres parcours de formation, et donc recherchés et appréciés dans le monde professionnel.